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Note d'intention

 

J'étais au début inspirée par le texte la Tour de Londres de Natsume Sôseki. Le texte racontait des histoires que l'écrivain avait imaginé passer dans la tour. C'était écrit dans la forme des souvenirs et j'ai eu envie d'en découvrir plus sur la notion des souvenirs et comment on déconstruit la réalité et nos expériences. Je me suis intéressée aussi sur l'idée de ralentir le temps, ou même le supprimer a travers la déconstruction. Le livre Dans le château du Barbe-Bleu de George Steiner m'avait fait poser la question: qu'est-ce qui reste pour un homme réduit à lui-même; qui a perdu tout ce qu'il a et tout ce qu'il est? J'arrivais à la réponse de la solitude. Ce sentiment est universel est elle est, pour moi, la qualité qui nous définit comme un homme.



J'ai créé l'histoire d'une bête, un presque-homme qui en apprenant la solitude devient l'homme. J'étais inspirée par le poème le Rhinocéros et le Lion  de Mayuyama Kaoru et l'idée que les êtres suivent un ordre du cosmos. Les règles du cosmos suivent une logique. Pourtant l'âme ne donne au monde que des choses qui n'ont pas de logique. Ce sont des choses qu'on peut pas expliquer mais qu'on comprend quand-même - la solitude. Les livres de Katsumi Komagata édité par les Trois Ourses m'intéressaient beaucoup pour leur simplicité et leur finesse. Je voudrais que mon histoire montre une ambiance similaire. Donc, les images de cette histoire sont simple avec le moins de détails possible. J'étais aussi inspirée par le documentaire Kingdom of Oceans  de Jacques Cluzard et Jacques Perrin. J'aimais bien le silence du monde océanique et sa capacité de ralentir le temps. C'était pour cela que l'histoire se passe sous l'océan. J'ai choisi d'utiliser du papier d'un noir profond pour que le vide du monde soit accentué. Dans ce monde, les temps n'existe pas, il n'y a rien que les morts, la bête et sa solitude. 

 

La deuxième histoire que j'ai créé était inspiré par la sculpture Less Than de Robert Morris. C'est une sculpture d'un homme sans tête qui portait une amphore sur son dos. L'artiste a dit que «Il a perdu sa tête». Mon histoire parle d'une corneille qui a perdu sa tête et des visiteurs viennent  lui poser des questions. Inspiré par Nietzsche, je pose la question: Est-ce qu'on a besoin de l'ordre? A travers de cette histoire, je voudrais aussi dire que même si l'homme perd sa capacité de penser, la solitude reste avec lui. La solitude est une condition humaine,  représenté par l'amphore dans Less Than. J'utilise l'encre sur du papier riz car cette technique me permet plus de liberté avec les traits. Je trouve que ce style exprime bien ce que Nietzsche a proposé; d' oublier la raison et embrasser le chaos. Mon voyage au Maroc m'a donné envie d'utiliser la couleur orange dans les illustrations qui rappelle la couleur rouge de la terre là-bas. J'aimais bien l'ambiance gaie et libre de la place El Jamaa à Marrakech. J'ai donc essayé d'inclure cette ambiance dans mes dessins.



Avec les deux livres, je voudrais aussi explorer les différentes façons de raconter une histoire. Comment l'esprit de l'histoire change avec les images et les détails montrés. Comment l'esprit de l'histoire change avec les pauses et les vides. L'idée de l'importance du vide m'intéresse depuis que j'ai découvert le livre de François Cheng Le Vide et le Plein en première année. Souvent dans mes œuvres, je joue avec le vide et le négatif car pour moi, ce sont des espaces que les spectateurs ont à remplir. 


Autres références:
Minneapolis Japanese School de Konomi Kita
One day de Yu Ju yeon
Twinkle, all the world de Yunu Lee
Le rêve du renard de Keizaburo Tejima
Where is my hat? de Jon Klassen
Le Gai Savoir de Friedrich Nietzsche
Les Caprices de Francisco Goya
Le Pantin de Francisco Goya
Les peintures chinoises de Xugu
Les peintures chinoises de Bada Shanren
L'art primitif du Proche-orient
Le Petit Singe et la Lune  de Tomonori Taniguchi
Chanson du Vagabond de Sakutaro Hagiwara

Polednice d'Antonín Dvořák

la solitude

Weilin Choo

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